Batailles
Leliefontein
7 novembre 1900
« Boers à l'horizon ». Les artilleurs de la batterie » D » et le Royal Canadian Dragoons pourraient avoir vécu une telle scène à Leliefontein. À droite, un membre du Dragoons avec sa bandoulière veille.
Dans l'obscurité du petit matin du 6 novembre, une colonne britannique imposante quitte la ville de Belfast, dans l'est du Transvaal, et chevauche au sud afin de briser un gros commando boer qui a été rapporté près de la rivière Komati, à environ trente kilomètres. La force comprend le Canadian Mounted Rifles, le Royal Canadian Dragoons et une section de la batterie 'D', du Royal Canadian Field Artillery, avec deux canons de 12 livres. Après avoir forcé le commando à retraverser la Komati, les poursuivants montent leur camp de nuit près d'une ferme du nom de Leliefontein. La résistance des Boers a été plus forte que prévu. Le commandant britannique, anticipant que ceux-ci seront renforcés durant la nuit, ordonne que le retour sur Belfast soit entrepris dès le matin suivant. Le commandant boer, qui a reçu des renforts et qui croit que les Britanniques continueront leur poursuite le lendemain, les attend sur la route qui descend vers le sud.
Afin de couvrir son repli, le commandant britannique désigne une arrière-garde composée du Royal Canadian Dragoons et des deux canons de 12 livres de la batterie 'D', tous sous le commandement du lieutenant-colonel François-Louis Lessard, du Dragoons. Ce régiment est loin d'être au complet, avec ses quelque cent hommes et une mitrailleuse Colt tirée par un attelage de chevaux. Toutefois, cavaliers et artilleurs canadiens sont expérimentés et ont suffisamment travaillé ensemble auparavant pour former une bonne équipe. Le Dragoons se déploie sur quatre à cinq kilomètres de long, derrière les Britanniques, avec les canons et la mitrailleuse au centre.
Dès que les Boers se rendent compte du retrait des Britanniques, de gros groupes d'entre eux commencent à presser l'arrière-garde canadienne. (Voir les cartes) Au cours de la matinée, ils lancent plusieurs fortes attaques contre divers points de la colonne canadienne. Celles-ci culminent lorsque deux cents Boers à cheval foncent en tirant, dans le but évident de sectionner la force et de lui saisir ses canons. Cette charge est brisée grâce à la vaillance d'un petit groupe de Dragoons et le feu de la mitrailleuse qui tue les deux chefs boers. L'attaque boer se poursuit, mais la perte de ses commandants l'a désorientée. À mesure que les Canadiens se rapprochent de la colonne britannique, les Boers perdent leur élan.
Leliefontein est la situation la plus extrême à laquelle des Canadiens ont eu à faire face durant la guerre. Le nombre des décorations remises, entre autres les Croix de Victoria aux lieutenants H.Z.C. Cockburn et R.E.W. Turner et au sergent E.J. Holland, tous du Royal Canadian Dragoons, atteste de l'intensité des combats.