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LAURÉAT EN 1983
Wayne Ngan Potier
À propos de l'artiste
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« Peut-être plus que tout autre potier canadien, Wayne Ngan
perpétue dans son art les formes et l'esprit de la céramique
extrême-orientale. Aujourd'hui, Ngan jouit d'une solide
réputation. Vivant et travaillant près de la mer, dans une
maison et un atelier équipé d'un four qu'il a lui-même
dessinés et construits, Ngan a réussi à harmoniser sa
vie et son art selon les principes de simplicité et
d'intégrité qui lui sont chers. Dans son approche holistique,
Ngan n'est ni imité ni imitable par la plupart des artisans
d'aujourd'hui, mais son exemple témoigne avec éloquence de la
richesse de sa vision. Une vision productrice d'uvres qui nous
interrogent sur le sens profond d'un art en évoquant certains jalons
de son histoire. »
Doris Shadbolt
Auteure/cojnservatrice
North Burnaby (Colombie-Britannique)
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Ngan allumant son four inspiré
d'un modèle de la dynastie Song,
Hornby Island (Colombie-Britannique),
en 1988
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Wayne Ngan est né en Chine. À treize ans, il immigre à
Vancouver, où ses professeurs remarquent immédiatement ses
talents artistiques et l'encouragent à s'inscrire aux Beaux-Arts. Le
jeune homme s'intéresse alors surtout à la peinture, mais il
n'a pas les moyens d'acheter du matériel, si bien qu'il s'inscrit au
cours le moins coûteux la poterie. Après avoir
reçu son diplôme avec distinction, il ouvre un atelier de
poterie et de sculpture et enseigne la poterie. Plus tard, il s'installe
à Hornby Island, près des côtes de la
Colombie-Britannique. Ce déménagement marque un tournant dans
sa vie : désormais il se consacre exclusivement à la poterie
et s'efforce d'intégrer l'environnemnt à son art.
Pendant quatre ans, il vit dans une cabane provisoire; il n'a qu'un simple
four pour travailler. Petit à petit, il construit une maison, un
atelier et un abri pour son four avec des pierres et du bois
ramassés dans l'île. Au milieu de ces magnifiques paysages
insulaires, il retrouve ses lointaines racines et découvre la poterie
raku, la glaçure au sel et la technique chinoise des surfaces
travaillées à la brosse.
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Plus tard, il part en Chine étudier les styles et les techniques
traditionnels; au Japon, il travaille avec un maître-potier. En
admirateur des uvres directes et spontanées de l'Orient ancien,
il ne peut qu'être séduit par les formes épurées
et les décors en relief des pièces des dynasties Song (pour
la Chine) et Yi (pour la Corée). De retour à Hornby Island, il
s'efforce d'adapter ces styles et ces techniques à sa propre poterie.
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Bol à crevettes, 1978
Grès, glaçure ferreuse, motif de crevette par grattage
14 po. (diamètre) x 3, 25 po.
Image utilisée avec la permission de l'artiste
Archives - Boîte 607, F1 et F2
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Aujourd'hui, Wayne Ngan délaisse le plus souvent le tour
électrique au profit du tour traditionnel qui permet un contact
vivant et charnel entre l'argile et le potier. Son four chauffé au
bois et non à l'électricité donne des
glaçures aux couleurs douces. De cette façon, l'artiste
participe physiquement et spirituellement à la fabrication de ses
uvres tout en perpétuant une vieille tradition orientale.
C'est ainsi qu'il se fait le médiateur d'une autre esthétique
celle de l'Orient au Canada, et notamment sur la côte
ouest, où l'influence de pays comme le Japon et la Chine est
manifeste partout dans l'architecture, l'aménagement paysager
et les arts visuels.
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Pot à couvercle, 1985
Raku
20 cm (diamètre) x 15 cm
MCC 86-111.1-2 (Bronfman)
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Vase, 1981
Grès
Glaçure au sel
17 cm (diamètre) x 31 cm
MCC 86-109 (Bronfman)
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Cette communion de l'art et de l'environnement s'inscrit dans un continuum.
Wayne Ngan veut poursuivre son exploration des matériaux
indigènes pierres de l'île Hornby pour les
glaçures et argile de la Colombie-Britannique pour la poterie. Il
voudrait également faire mieux connaître ses talents de peintre
et de sculpteur. Mais pour l'instant, le syncrétisme réussi
de deux bagages culturels et l'intégration du milieu naturel à
tous les gestes du quotidien suffisent à donner à sa vie une
certaine harmonie élémentaire.
Parlant d'une de ses pièces, il déclare :
« Ce pourrait être un vase de la dynastie Song mais d'une certaine
façon ce n'en est pas un, car ces pièces Song et ces poteries
anciennes je les assimile et je les digère, mais c'est ma propre
énergie vitale que je régurgite. On ne peut pas se contenter
d'imiter le passé il faut vivre sa propre vie, vivre avec ses
formes à soi c'est alors que la symbiose se fait. »
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