Banksland
L'île Banks, également connue sous le nom
de Banksland, est l'île la plus à l'ouest de l'archipel
arctique du Canada. Mesurant plus de 70 000 kilomètres carrés, l'île
est la cinquième au Canada pour sa superficie. À la fin de l'été,
les côtes méridionales sont accessibles par mer, même si, au
nord, le détroit de McClure est habituellement bloqué par une épaisse
couche de glace.
Sur la rive sud de l'île Banks se trouve un petit
plateau composé de roches sédimentaires et volcaniques d'où
les falaises escarpées du promontoire Nelson se dressent pour atteindre
une hauteur de 425 mètres. Plus au nord, sur la côte nord-est, des
falaises de calcaire s'élèvent abruptement d'un grand
plateau. Entre ces deux plateaux se trouvent de vastes terres ondulées
qui s'élèvent le long de la côte est jusqu'à
environ 300 mètres, descendant graduellement en pente vers la côte
ouest. Cette plaine comprend trois grandes rivières coulant vers l'ouest
depuis la ligne de partage des eaux. Des bancs de sable et des embouchures aux
bras entrecroisés caractérisent la basse côte ouest. La plus
grande rivière, la rivière Thomsen – baptisée en mémoire
de Charles [Karl] Thomsen, décédé durant l'Expédition
canadienne dans l'Arctique – coule vers le nord et se déverse
dans le détroit de McClure. Les quelques grands lacs se trouvent tous du
côté est. Le plus grand a été officieusement baptisé
lac Gonzales par les membres de l'Expédition canadienne dans l'Arctique.
Le bœuf musqué, avec une population d'environ
40 000 têtes, est l'espèce la plus marquante de l'abondante
faune peuplant l'île Banks, pourtant, pas un seul n'a été
aperçu durant l'Expédition canadienne dans l'Arctique.
Le caribou de Peary, se trouvant en abondance durant l'Expédition,
est maintenant en voie d'extinction et est considéré comme
une espèce menacée. Les ours polaires se retrouvent couramment le
long des côtes, et les renards arctiques sont nombreux partout dans l'île.
D'énormes troupeaux de petites oies des neiges nidifient et muent
sur la côte ouest de l'île. Par ailleurs, des sites archéologiques
de divers groupes culturels abondent partout dans l'île Banks.
En 1820, sir William Parry baptise « Banksland »
en l'honneur de sir Joseph Banks, explorateur et dirigeant de la British
Royal Society. Pendant la recherche de l'expédition disparue de Franklin,
Robert McClure, commandant du HMS Investigator, cartographie la majeure partie
du littoral. McClure navigue le long de la côte ouest, se rendant jusqu'à
la baie de Mercy en 1851, mais son navire doit être abandonné lorsqu'il
est emprisonné par les glaces. Plus tard, L'Investigator sera visité
par les Inuits de l'île Victoria et pendant des années, le
bois et le fer de ce bateau serviront à divers usages.
Après l'exploration de l'île Banks
entre 1915 et 1917 par des membres de l'Expédition canadienne dans
l'Arctique, qui bénéficie de l'aide des Inuits locaux
et des Alaskiens et est appuyée par les goélettes de l'expédition
Mary Sachs et North Star, le piégeage des renards arctiques attire les
chasseurs à Banksland. Durant les années 1930 et 1940, connues comme
les « Jours des goélettes », des familles parcourent le trajet
entre le delta du Mackenzie et l'île Banks en goélette pour passer
l'hiver à chasser dans des campements établis le long des
côtes. Sachs Harbour, sur la côte sud,
est le seul établissement permanent dans l'île. Au début
des années 1950, il devient un village saisonnier où se pratique
le piégeage.
Pendant les années 1950, on assiste à un accroissement
de l'exploration scientifique et militaire dans l'île Banks,
et dans les années 1970, l'exploration séismique dans la partie
nord a donné lieu au forage de plusieurs puits. Le piégeage des
renards, la pêche et la chasse dans une grande étendue du territoire
de l'île Banks demeurent une partie importante de la vie des habitants
de l'île. Le tourisme gagne en importance depuis la création
du Parc national Aulavik dans le nord de l'île
Banks en 1992. Aulavik signifie « lieu de passage », faisant
référence à la fois à l'histoire et à l'avenir
de l'île Banks.
|
|