Lopez, cuisinier
« J'ai écrit un peu aujourd'hui et je suis fatigué
d'être harcelé par Pete à cause du menu... Tous les jours,
nous avons un fruit, sec ou en conserve, et toujours des beignes avec des confitures
et du beurre à côté, alors nous ne crevons pas de faim, même
nous pourrions facilement mourir à cause de notre nourriture, car elle
n'est pas apprêtée de manière extravagante. Je ne peux guère
blâmer Pete, car nous n'avons pas suffisamment de charbon pour alimenter
le poêle toute la journée, alors il doit faire de son mieux avec
les deux poêles Primus. » (Journal de Wilkins, le 1er décembre1915).
Stefansson mentionne le nom de Lopez dans ses manuscrits et
ses livres à plusieurs reprises :
« LOPES donne pleine satisfaction à Storkersen et semble être
un homme très serviable. Actuellement, tout comme à bord du NORTH
STAR, il se donne beaucoup de mal pour ne rien gaspiller. À cet égard,
c'est un oiseau rare, pour cette expédition du moins. » (Stefansson
MSS 98, The Summer Work in Melville Island, archives de Dartmouth).
Lopez et sa peur du gras
« La particularité de Peter Lopez était qu'il ne pouvait pas
manger de gras. Il racontait une histoire expliquant cette situation. L'explication
était que lorsqu'il était un petit garçon aux îles
du Cap-Vert, le gras coûtait cher, et il lui était interdit de manger
plus que sa part en tant que membre d'un groupe de plusieurs enfants. Mais, un
jour, lorsque personne ne regardait, il se sauva avec la portion réservée
à toute la famille. Sa mère, pour le punir, a fait fondre du lard,
l'obligeant à le boire. Cette consommation forcée provoqua des nausées,
et depuis ce temps, il éprouva une répugnance insurmontable envers
le gras sous toutes ses formes. Il était demeuré ainsi durant toutes
les vicissitudes de sa carrière de chasseur à la baleine dans l'Arctique
et comme trappeur, marié à une femme esquimaude et vivant parmi
les Esquimaux.... Il recouvra sa santé, sa chair et son humeur en quelques
jours, et à mon arrivée à l'automne, il s'enorgueillissait
de pouvoir manger plus de gras que n'importe quel Esquimau de l'équipe.
En effet il le pouvait, mais c'était simplement parce que c'était
un homme corpulent et qu'il travaillait dur. » (Stefansson 1921).
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