entre-deux-guerres causa
plusieurs remous intéressants
dans la politique syndicaliste. Tout d'abord, il y eut, en 1921,
la fondation du Parti communiste du Canada (PCC) suivie, en 1932,
de la création de la Fédération du
Commonwealth coopératif (FCC). Comme nous l'avons
déjà dit, le PCC apparut comme une force
mobilisatrice puissante au début des années 30,
d'abord par l'entremise de la WUL puis du CIO. Les militants
syndicalistes compétents et engagés au sein du
Parti contribuèrent grandement à favoriser
l'expansion du CIO au Canada. La critique que faisait le PCC
du capitalisme se valut l'appui de certains milieux intellectuels
et professionnels durant les années creuses de la Grande
Crise. Le PCC, cependant, eut un moins grand succès sur le
plan électoral, et ne devint jamais une force politique
d'envergure, sauf, à l'occasion, au niveau municipal.
La Fédération du Commonwealth coopératif
(FCC) fit son apparition au début des années 30, en
partie comme solution de rechange au PCC. Les socialistes de la
FCC déclarèrent que leur objectif était «
d'éradiquer le capitalisme » en proposant d'y parvenir
au moyen d'une réforme graduelle. Intitulée le
socialisme parlementaire, cette approche préconisait le
recours à la législation pour réformer le
capitalisme. Cette stratégie reflétait en partie
la prédominance, au sein du nouveau parti, des anciens
partisans du Parti travailliste indépendant. J.S. Woodsworth
et A.A. Heaps de Winnipeg, et William Irvine de Calgary, tous des
députés travaillistes, aidèrent à mettre
sur pied la FCC. Au congrès de sa fondation à Regina
en 1933, le Parti élut Woodsworth à sa tête.
La FCC reçut l'appui d'un grand nombre d'agriculteurs des
Prairies, sans toutefois jouir initialement d'un fort appui
électoral de la part des syndicats. Malheureusement pour
le mouvement ouvrier, des conflits aigus et de plus en plus
déchirants entre la FCC et le PCC sur des questions
d'idéologie et de stratégie politique divisèrent
et affaiblirent sa force de frappe politique.
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