Le luth est l'instrument de musique le plus important des pays du Proche et du Moyen-Orient. Ancêtre du luth occidental, il s'est répandu sous diverses formes dans l'Islam. Appelé «violut» par son créateur, l'instrument qui nous est présenté constitue une synthèse de la recherche experimentale moderne et de l'art de la lutherie traditionelle. Mariant les techniques traditionnelles à l'innovation afin d'étendre le champ sonore de l'instrument, des cordes sympathiques furent ajoutées sur la table d'harmonie et des incrustations sur le dos vinrent enrichir la sonorité du violut. L'art de la lutherie combine le fonctionnel à l'esthétique, il marie la beauté du son à celle de l'objet. De tradition millénaire, l'art de la marqueterie, de l'incrustation d'ivoire, de nacre, d'ébèine ou de la gravure de métaux précieux, sert à rehausser la forme d'un instrument. Mais il répond aussi au principe acoustique voulant que la diversité des matéiaux utilisés ajoute à la finesse du timbre. Cet art, qui semble inhérent à la facture du luth, s'est perfectionné pendant que l'art décoratif prenait son essor et florissait dans les pays de l'Islam. L'artiste use ici de formes géométriques pour créer avec la nacre et l'ivoire un motif quatre fois répété. Le motif initial du losange s'épanouit en une étoile à six branches évoquant à la fois la figure de l'hexagone et un thème floral abstrait. |