es Anglais élisabéthains voient aussi l'Arctique comme un passage qui pourrait les mener aux richesses de l'Orient en contournant les routes du Sud si profitables aux marchands espagnols et portugais.
En 1576, le soldat et aventurier Humphrey Gilbert publie A Discourse of a Discoverie for a New Pasage to Cataia. Il fait la preuve de l'existence d'un passage du Nord-Ouest dans la partie supérieure de l'Amérique du Nord et décrit les avantages commerciaux de l'ouverture d'une telle route de commerce. L'Angleterre non seulement s'enrichirait grâce au commerce de l'or, de l'argent, des pierres précieuses et des épices, mais elle pourrait établir, dans le détroit nouvellement découvert, « les pauvres de son pays qui troublent maintenant le bien commun de la société et dont la situation les incite à des crimes atroces qui les condamnent chaque jour à la pendaison ».
Un groupe de marchands londoniens trament d'envoyer en leur nom Martin Frobisher à la recherche du passage du Nord-Ouest.
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Cette carte du monde de 1565 du géographe flamand Ortelius présume l'existence d'un passage au nord de l'Amérique du Nord.
Gracieuseté de Bernard Allaire
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Dans les années 1570, le courant de renaissance des lettres et de la technologie, ayant débuté un siècle plus tôt dans le sud de l'Europe, atteint enfin l'Angleterre. John Dee, un des principaux érudits de l'époque, se joint à une équipe à la recherche du passage du Nord-Ouest. Dee fournit des instruments de navigation, montre aux hommes de Frobisher à s'en servir et réunit les livres, les cartes et autre information sur ce qu'on peut s'attendre à découvrir dans ce bout éloigné du monde.
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Pour connaître la latitude, il faut calculer la hauteur du soleil au-dessus de l'horizon. Le bâton de Jacob, ou arbalète, fut longtemps l'instrument de mesure préféré des navigateurs. C'est un bâton à section carrée sur lequel coulisse une tige disposée à angle droit. En visant, le navigateur déplace la tige de façon à voir le soleil à son extrémité supérieure et l'horizon à l'extrémité inférieure. Il peut alors lire la hauteur sur une échelle.
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Frobisher quitte Londres le 7 juin 1576 accompagné de trois tout petits navires. Pendant qu'il longe la Tamise, la reine Élisabeth I lui fait un signe de la main depuis la fenêtre de son palais de Greenwich et envoie un messager à bord afin d'exprimer sa reconnaissance pour cette entreprise hasardeuse.
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