a montée en flèche de la mobilisation syndicale que
le salariat avait espérée et que la direction et les
gouvernements craignaient ne devint pas chose faite
immédiatement après la grève d'Oshawa.
Devant la menace de déclaration de la Seconde Guerre
mondiale, les entreprises collaborèrent avec les
gouvernements pour résister aux pressions syndicales et
maintenir leurs « ateliers ouverts ».
Le mouvement syndical lui-même contribua à
accentuer ses propres difficultés en se scindant de
l'intérieur. En 1939, le Congrès des métiers
et du travail succomba à la pression des syndicats de
métier américains qui lui étaient
affiliés et expulsa ses syndicats membres du Committee
for Industrial Organizing (CIO), tout comme l'American Federation
of Labor (AFL) l'avait fait plusieurs années plus tôt.
En 1940, les syndicats membres du CIO expulsés au Canada se
joignirent à plusieurs autres syndicats indépendants
pour former le Congrès canadien du travail (CCT). Le CCT
noua des liens fraternels et organisationnels étroits avec
le CIO devenu désormais une fédération du
travail complètement indépendante. La fragilité
des liens entre les syndicats du Canada anglais et du Québec
ajoutèrent à la faiblesse du mouvement. Comme nous le
verrons, les syndicats catholiques devenaient de plus en plus
militants et intéressés aux questions d'ordre social,
mais ils agissaient, pour une large part, indépendamment du
mouvement ouvrier national.
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