Aux États-Unis,
le mouvement ouvrier se battait pour une journée de travail encore
plus courte : la journée de huit heures. Le poème qui suit,
composé au sud de la frontière, fut publié
dans un journal canadien favorable a la ligue des neuf heures. Il
dépeint les frustrations partagées par le salariat,
de part et d'autre de la frontière.
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[TRADUCTION]
Il nous faut prendre les choses en main;
Nous sommes las de peiner dans le besoin
Tellement démunis qu'on ne pense qu'à survivre
Jamais une heure pour réfléchir;
Nous voulons voir le soleil briller
Nous voulons sentir les parfums d'été
Nous sommes sûrs que Dieu le voulait ainsi
À nous la journée de huit heures!
Partout, nous rassemblons nos forces
Dans les chantiers navals, les ateliers et les usines
Huit heures de travail, huit heures de repos
Huit heures pour notre bon plaisir!
Dans les usines et les ateliers,
En longues files de gens épuisés
Dans toutes les forges étouffantes de chaleur
Dans toutes les mines sans soleil
Partout où l'écrasant labeur
Gaspille le souffle de vie
Nos armées asservies, harcelées
Viennent clamer les bienfaits de Dieu
Et le blason sur la bannière
Offre aux nations un vent d'espoir
Huit heures de travail, huit heures de repos
Huit heures pour notre bon plaisir!
Ontario Workman, le 16 mai 1872
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Défilé deNine-Hours à Hamilton
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[TRADUCTION] « Le long du chemin, des milliers de spectateurs
s'étaient amassés sur les trottoirs et, alignées
aux fenêtres des maisons, des femmes applaudissaient le
cortège de façon ostentatoire, démontrant
ainsi clairement leur solidarité pour les travailleurs qui
déployaient des efforts pour atteindre leurs buts. »
Ontario Workman,
le 18 avril, 1872
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