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L'art haïda
Art haïda




    L'art haïda




*Style artistique
de la côte
septentrionale

*Dessin plat

*Sculpture
La sculpture

Les sculptures haïdas vont des mâts totémiques de vingt mètres de hauteur aux manches de cuiller en corne sculptés tout aussi complexes. Cette capacité d'exprimer des concepts artistiques dans des oeuvres de dimensions et de formes diverses a suscité l'admiration des amateurs d'art du monde entier au cours des deux derniers siècles.

CD94-33-056 : mâts à Ninstints

Les sculptures haïdas les plus anciennes que nous connaissions proviennent de grottes ou de sépultures isolées de chamans remontant au milieu du XVIIIe siècle. Les mâts sculptés les plus anciens sont sans aucun doute des poteaux de sépulture de chamans, dont certains datent de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. On y voit des figures surtout humaines, tandis que les mâts monumentaux qui s'élèvent dans les villages présentent des emblèmes et des êtres surnaturels de la mythologie. Les mâts les plus anciens qui aient survécu sont un monument funéraire comportant trois poteaux qui remonte aux environs de 1830 et provient de Kiusta, et un grand mât de maison des environs de 1840 provenant du village de Hiellan. Sur ces quatre mâts, les figures sont très grosses et peu nombreuses, avec un grand nombre de petits visages dans les articulations, les yeux et les oreilles.

Le coffre de sépulture le plus ancien provient de la grotte funéraire de l'île Gust, tandis qu'un mât funéraire légèrement postérieur de Kiusta se trouve maintenant au Royal British Columbia Museum. Dans les deux cas, les formes oculaires sont très allongées, avec une fente dans les pupilles. Parmi les autres pièces anciennes figure un bol en forme d'otarie caractéristique des pièces du XVIIIe siècle recueillies par les premiers explorateurs.

La majorité des sculptures haïdas créées au cours de la dernière moitié du XIXe siècle sont de style classique. Les parties du visage telles que les yeux, les oreilles, les narines et les lèvres sont très grosses et occupent à peu près le même espace que le front, les joues et la mâchoire. Cela donne aux formes d'animal ou d'oiseau une allure juvénile, voire naïve, qui plaît au spectateur. La symétrie formelle de l'art des emblèmes dégage aussi une sérénité et un charme qui ne sont pas sans évoquer l'art égyptien. Les petites sculptures telles que les masques et les ornements frontaux peuvent avoir un caractère mystique ou effrayant, ou parfois comique.

VII-B-810 À la suite de la tragique dépopulation de la fin des années 1860 provoquée par des épidémies, et de la déculturation des survivants par les agents des Indiens et les missionnaires dans les années 1870 et 1880, la tradition des sculptures monumentales fut abandonnée. Les sculpteurs miniaturisèrent leur production, réalisant des modèles de maisons et de mâts, adaptant leur art au marché touristique. Peu de nouveaux artistes furent formés, et les canons et les principes de l'art haïda furent oubliés. L'histoire de la redécouverte de ces traditions par la génération actuelle d'artistes, qui a appris en étudiant les modèles conservés sur les étagères poussiéreuses des musées, est racontée dans une autre section de cet ouvrage.



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