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L'art haïda
Art haïda




     Les festins



*Louches et
cuillers en corne

*Plats de service
et bols


*Plateaux et
plats de service
en bois plié
Plats de service et bols

La personne qui possédait un plat de service personnel ou familial était tenue de l'apporter avec elle lorsqu'elle était invitée à un festin et de le remplir de nourriture, qu'elle rapportait ensuite aux membres de sa parenté. Le plat de service personnel, appelé kihle, mesure environ 30 cm de longueur, mais il en existait de plus petits pour les enfants. Un plat à «graisse» personnel était souvent sculpté dans un bloc de bois plein, habituellement de l'aulne, essence présente dans Haida Gwaii, ou de l'érable déjà poli, qu'on achetait aux Tsimshians. Bill Holm soutient, en avançant des arguments convaincants, que le prototype de ce genre de plat était à l'origine en écorce de bouleau, les coins étant pliés et cousus.




VII-X-1458 Ce type ancien de récipient pour les aliments en bois sculpté, qui montre une Otarie en train de se laisser flotter, est saturé de graisse. La tête de la créature ressemble à celle d'un ours, avec des oreilles plus proéminentes que celles des otaries.

Acquis par Philip Henry Hind dans Haida Gwaii au début du XIXe siècle, l'objet a plus tard fait partie de la collection James Hooper, Londres.
MCC VII-X-1458 (S94-6747)




La plupart des plats n'étaient décorés qu'aux extrémités, où était reproduit l'emblème de leur propriétaire en lignes figuratives gravées peu profondément et rehaussées de peinture rouge et noire, parfois verte. Les bords étaient souvent incrustés de coquillages - operculés, haliotide ou dentale - ou, à l'époque historique, de perles blanches ou de punaises en laiton. Un nombre assez important de ces plats sont ornés sur les côtés, notamment de tout un bestiaire comprenant l'Oiseau- Tonnerre, l'Aigle, l'Ours, la Baleine et le Castor, et de divers êtres mythologiques non identifiés. Le plus important collectionneur d'artefacts haïdas, Charles F. Newcombe, de Victoria, décrit ainsi le motif d'Oiseau-Tonnerre ornant un plat à graisse:

Sur ce type de plat, la tête occupe presque tout l'espace aux extrémités. Les yeux, indiqués de chaque côté par des traits formant un ovale allongé avec un centre noir, sont l'élément le plus visible. Au-dessus, se trouvent les symboles des oreilles, et en dessous, l'espace étroit, habituellement surmonté d'une ligne courbe et souligné d'une ligne droite, représente la bouche. Au centre de la bouche, on retrouve généralement un trait en forme de coin. Si le motif est complet, sa base devrait rejoindre la lèvre supérieure et le point surplomber la lèvre inférieure. Il est plus courant de trouver cette marque en forme de V incomplète que d'en trouver une parfaite. Elle figure le bec de l'oiseau vu de face. Quelques traits horizontaux sous la bouche représentent les pieds.

Un autre genre de plat prisé des Haïdas était fait d'une corne de chèvre des Rocheuses passée à la vapeur et façonnée sur un moule en bois. On gravait généralement à l'extérieur la figure complète d'une créature, souvent un Épervier ou un Oiseau- Tonnerre. Comme la corne de chèvre devait être importée à Haida Gwaii, ce type de plat, luisant d'une patine due à un long usage précautionneux, est relativement rare comparé aux bols en bois.




VII-B-46 Ce petit bol à aliments en bois d'aulne où est représentée une Grenouille était utilisé pour servir des condiments particuliers tels que des oeufs de poisson fermentés. Cette pièce de la collection du Musée canadien des civilisations est la préférée de l'artiste haïda Bill Reid.

Recueilli à Skidegate vers 1900 par Charles F. Newcombe.
MCC VII-B-464 (S94-6782)




Les plats de service fournis par les hôtes sont les récipients les plus sculpturaux des Haïdas. Ils sont souvent ornés de visages humains ou de faces d'animaux et donnent toute leur dimension aux formes animales qu'ils représentent. La forme la plus commune de bol zoomorphe a la forme d'un Phoque, qu'on voit souvent tenir une petite figure humaine dans sa bouche ou sous son menton, ce qui a indubitablement une signification mythique. Des lignes figuratives gravées définissent les contours des articulations et des nageoires antérieures du Phoque. Le plat en forme de phoque était utilisé pour servir de l'huile de phoque. D'autres figures, notamment le Castor, la Loutre de mer ou même la Libellule, pouvaient orner des plats de service. Le bord de ces récipients est souvent enjolivé de coquilles d'operculés ou de dents de loutre de mer.

Certains plats qui, si l'on en juge par leur patine luisante, devaient être utilisés pour servir de l'huile de phoque ou d'eulakane, avaient fréquemment la forme d'une pirogue. La plupart sont dépourvus de décoration, peut-être pour mettre en valeur la forme sculpturale abstraite de la pirogue, mais on trouve sur certains des motifs gravés semblables à ceux qui sont peints sur les véritables pirogues.



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