elle seule, l'augmentation considérable de la taille de la fonction publique créa de nouvelles difficultés. L'ancienne intimité des petits ministères gouvernementaux disparut au profit de vastes bureaucraties auxquelles le gouvernement imposa des pratiques de gestion semblables à celles du secteur privé. Des changements technologiques s'amorcèrent aussi dans le cadre de cette transformation - dont les résultats s'avérèrent désastreux, du moins dans le cas du service postal. Les salaires représentèrent un autre sujet de discorde, car les échelles salariales du gouvernement, qui jusqu'alors avaient soutenu la comparaison avec celles du secteur privé, commençaient à afficher un retard.

Les gouvernements réagirent mal à la décision des employés de lutter contre ces changements en se syndiquant. Le gouvernement fédéral et la plupart des gouvernements provinciaux refusèrent au départ d'accorder le droit à la négociation collective. Le climat commença à s'échauffer chez les fonctionnaires vers le milieu des années 60 devant ce qu'ils qualifiaient d'inertie des pouvoirs publics. Le problème venait en partie du fait que les travailleurs n'avaient guère de moyens de pression pour forcer l'attention du gouvernement puisque les employés fédéraux et provinciaux, à l'exception de ceux de la Saskatchewan, ne disposaient pas légalement du droit de grève.

La tension culmina en 1965 alors que les travailleurs des postes, défiant les politiques gouvernementales et la loi, déclenchèrent une grève nationale. La négociation collective, le droit à la grève, les questions liées au contrôle de gestion et les salaires figuraient en tête de liste de leurs revendications. Cette grève allait être le premier des 18 conflits majeurs qui opposèrent la direction des postes et le personnel durant les 20 années suivantes.



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