Les succès du mouvement ouvrier dans les années 80 furent mitigés. Certains syndicats, particulièrement dans le secteur public, virent le nombre de leurs membres s'accroître considérablement. D'autres, comme les Métallurgistes unis d'Amérique, subirent de grosses pertes d'effectif. Même si les syndicats canadiens trouvaient les négociations difficiles en raison de la dépression économique, ils remportèrent plus de victoires que leurs homologues américains.

John Fryer, président du Syndicat national de la fonction publique provinciale (SNFPP)

[TRADUCTION] « Si les gouvernements provinciaux ont le sentiment de faire face à des contraintes financières parce que leur propre économie est menacée et que leur déficit augmente, il s'ensuit que notre pouvoir de négociation au nom de nos membres, en ce qui a trait au salaire de base, aux conditions de travail et à l'adoption de nouveaux programmes, s'en trouve considérablement réduit. »


Gerard Docquier, directeur national des Métallurgistes unis d'Amérique

[TRADUCTION] « Nous assistons à un sévère recul de l'industrialisation au pays et perdons par conséquent des milliers de membres... J'irais jusqu'à dire que nous perdons plus de 500 membres par mois en raison de pertes d'emplois irréversibles.


Jeff Rose, président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)

Au cours des trois dernières années, 40 000 membres se sont joints à nous. C'est énorme...

Dans l'ensemble, on peut dire que les syndicats canadiens, confrontés à une négociation de compromis, ont été beaucoup plus fermes et ont mieux réussi que leurs homologues américains à résister aux employeurs des secteurs public et privé déterminés à faire porter à leurs propres employés le fardeau de la récession.


Source: Canadian Union Movement in the 1980s: Perspectives from Union Leaders, Pradeep Kuman and Denis Ryan, éds. (Queens: Industrial Relations Centre, 1988).



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