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Aujourd'hui, la plus grande partie de la population haïda du Canada vit dans Haida Gwaii, particulièrement dans l'île Graham, mais à l'époque préhistorique elle était beaucoup plus également répartie dans tout l'archipel. Au dire des premiers marchands de fourrures, il y avait des concentrations de population au sud, dans le village de Skungwai (ou Ninstints), et au nord dans le secteur de la baie Cloak, où il y avait un groupe de villages, dont Kusta, Dadens et Yaku. Sur la côte nord, sur l'inlet Masset, s'élevaient les grands villages de Masset, Yan et Kayung, et sur l'inlet Skidegate se trouvait le village de Skidegate. Ces villages étaient construits à des endroits où ils étaient protégés des tempêtes hivernales qui se déchaînaient sur la côte du Pacifique et dans le détroit d'Hecate.
Les Haïdas passaient la plus grande partie de l'année dans leurs agglomérations assez importantes, mais pendant la saison de pêche ils se dispersaient, gagnant tous les ruisseaux ou rivières où les poissons abondaient. Le saumon était l'aliment principal, mais dans Haida Gwaii il ne remonte que tous les deux ans. Tous les Haïdas avaient accès aux riches pêches de flétan, et les villages de la côte ouest pêchaient abondamment la morue noire. Les coquillages ne manquaient pas, sauf sur la côte ouest. L'eulakane, une sorte de hareng riche en huile, étant absent des îles, les Haïdas devaient se rendre jusqu'aux énormes bancs de la rivière Nass, sur le continent, où ils se procuraient d'autres aliments et des matières rares qu'ils ne trouvaient pas chez eux.
Newton H. Chittenden, qui est venu sur le tard à Haida Gwaii et a visité les villages de Cumshewa, Skedans, Tanu et Skungwai dans le cadre de levés effectués pour le gouvernement de Colombie-Britannique, a écrit :
Tous les villages mentionnés sont superbement situés, faisant face au sud dans des coins bien abrités, avec des plages splendides et d'abondantes réserves d'aliments à proximité. Outre le banc de flétans marqué sur la carte, il y en a un près de tous ces villages, et des quantités inépuisables de palourdes et de moules le long des rives voisines. C'est certainement là l'une des régions les plus favorisées où puissent vivre des Indiens.
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