L'habillement des pêcheurs
En général, les
pêcheurs portent des habits très lourds, semblables
à ceux des marins de l'Europe du Nord. Exposés
à tous les temps, le jour et la nuit, il est essentiel
de préserver leur santé, puisqu'ils constituent
une main-d'uvre irremplaçable. Les vêtements
des pêcheurs doivent être bien adaptés contre
le froid, l'humidité des embruns et la pluie.
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Figure 12 : Les pêcheurs français
H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général
des pesches, 1772, vol. 2, 2e section, 3e
partie, planche IX, fig. 2, Bibliothèque nationale du Canada.
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Les pêcheurs normands (figure
10, c, d, e), qui pêchent debout dans des barils, sont
coiffés d'un vieux chapeau ou d'un bonnet. Quand il fait
beau, ils endossent une chemisette, une camisole d'étoffe
ou un gilet de
revêche 106.
Ils portent de larges culottes de laine tissée dans
lesquelles entre le bas des camisoles ou chemisettes
(figure 12).
Par grand froid, ils se revêtent d'une capote
(figure 10, e) ou d'une
casaque sans manche qu'ils nomment paletot
(figure 12, B), et de culottes de peau
de veau ou de mouton. Les poils ou la laine tournés vers
le corps tiennent bien au chaud. Lorsque la pêche et le
travail sont interrompus, les pêcheurs passent quelque
temps à frotter leurs cuirs de suifs et d'huile de
poisson pour les garder souples et imperméables.
Pour protéger leurs vêtements de l'eau et des
issues de poisson, les pêcheurs se couvrent d'un grand
tablier de cuir, appelé cuirier. Plusieurs lignottiers
portent des bouts de manches d'étoffe ou de cuir, pour
cacher leurs bras et leurs mains quand il fait froid. Ils les
retroussent lorsqu'il fait chaud et travaillent les bras nus.
Ils se mettent même en chemise lorsque la pêche
donne abondamment. Leurs mains sont protégées
par des hale-avants, ou mitaines de frise, qu'ils appellent
aussi manigots, pour empêcher les lignes de leur blesser
la peau.
La plupart des pêcheurs normands portent des sabots.
Certains sont chaussés de bottes qui leur vont à
mi-cuisse. Quelques-uns ont des bottes plus
légères qui montent jusqu'aux genoux ou à
peine au-dessus (figure 12, B). Ces
chaussures sont adaptées à la surface glissante
du pont du navire, généralement mouillée
et couverte d'écailles de poisson. La semelle et le
talon sont cloutés.
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Figure 13 : Le saleur avec un novice et
deux mousses
A Un novice empile les morues. |
B Deux mousses remplissent les palettes de sel pour le saleur. |
C Tas de sel
H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général
des pesches, 1772, vol. 2, 2e partie, 1ère
section, planche IX, fig. 3, Bibliothèque nationale du Canada.
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Le saleur est presque toujours habillé de toile. Il ne
porte pas de tablier, mais des guêtres de toile à
plusieurs doubles goudronnées (figure 13).
Il protège quelquefois sa main droite avec une mitaine
de cuir. Comme le reste de l'équipage, il porte des sabots,
chaussures convenables pour travailler perpétuellement dans
l'eau. Ces chaussures grossières ne l'empêchent pas
de monter et descendre d'un pont à l'autre ou de faire le
service à
bord 107.
Les pêcheurs ont également besoin de hardes de rechange.
Le capitaine doit s'assurer que tous, et particulièrement les
novices et les mousses, sont suffisamment vêtus, car s'ils n'ont
pas de quoi se changer quand ils sont mouillés, ils tomberont
malades. Non seulement ils ne pourront alors accomplir leur travail,
mais on devra prendre soin d'eux et la maladie risque de se
communiquer à tout
l'équipage 108.
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