Le Saint-André n'est pas le seul navire venu
à La Rochelle dans le même but. Plusieurs capitaines
de diverses provinces maritimes de France tentent, tout comme
Bellet, d'acheter leurs vivres ou leur sel et de les faire charger
le plus rapidement possible, c'est-à-dire avant les autres.
La concurrence est forte, surtout celle des capitaines et des
armateurs locaux. Le temps est précieux et l'argent le
meilleur encouragement aux affaires vite faites. Les salines
situées aux abords du port vendent sans doute leur sel plus
cher que celles qui sont éloignées dans les terres
et moins à la portée des navires.
Pour charger son sel et décharger son lest les
deux opérations sont concomitantes le navire
doit s'approcher autant que faire se peut du marais salant
fournisseur. On minimise ainsi les frais de transport, de
chargement du sel et de déchargement du lest.
Bellet a pris la décision d'aller prendre son sel
sur la Seudre. L'estuaire, long et large, de cette
rivière de Saintonge qui se jette dans l'Atlantique au
sud de Marennes, donne accès à de très
nombreux marais salants qui approvisionnent les navires de
pêche et de commerce venant jusque de Hollande. Mais
il faut compter avec le mauvais temps, les vents contraires
et les avaries qui retardent les mouvements du navire. Au fil
des jours, nous suivons les activités à bord
ainsi que les allers et venues des hommes du
Saint-André entre le navire et la terre ferme.
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