Quelques jours avant le
départ vers Terre-Neuve, le capitaine permet à
ses hommes de se rendre à terre acheter leurs provisions
personnelles : " hardes pour la pesche et...
supplément de vivres en ufs, fromage, sardines,
jambon, eau-de-vie,
etc. " 53.
Une avance sur leur " tiers ", appelée
" loyer " est remise aux pêcheurs pour subvenir
à leurs besoins et à ceux de leurs
familles 54.
Une partie de cette somme leur permet de défrayer le
coût de leurs effets personnels. Certains en profiteront
pour faire l'achat de chemises, de bas, de chaussures ou d'un
capot neuf. D'autres achèteront quelques aliments
préférés qui aideront à rompre la
monotonie des rations. Cette excursion en ville était
un moment critique du voyage où marins mécontents
de leur sort et avides de liberté voyaient s'entrouvrir
la porte de la cage.
Mardi, 26e jour de février 1754
Vers 8 heures du matin, le capitaine a envoyé la
moitié de l'équipage à terre pour faire
leurs provisions. Les hommes sont tous revenus entre 4 et 5
heures de l'après-midi.
Mercredi, 27e jour de février 1754
Vers 8 heures du matin, l'autre moitié de
l'équipage est allée à terre. Ils sont
revenus entre 5 et 6 heures du soir, à l'exception du
nommé Jacques Philippe, de
Saint-Étienne-de-la-Tillaye, qui a déserté.
Le capitaine l'a porté déserteur.
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