Unités
Le Royal Canadian Dragoons
Le 2 novembre 1899, alors que le premier contingent, le 2nd (Special Service) Battalion, Royal Canadian Regiment of Infantry, vient à peine de prendre la mer vers l'Afrique du Sud, le gouvernement canadien en offre un deuxième, formé de fantassins montés et d'artilleurs de campagne. L'Angleterre répond initialement qu'elle n'a pas besoin de troupes additionnelles. Elle se ravise cependant vers la mi-décembre, après avoir subi une série de défaites désastreuses contre les Boers. Pour constituer l'unité à cheval, le gouvernement du Canada recherche des cavaliers d'expérience qui soient à la fois bons tireurs.
Les 19 officiers et 371 hommes et leurs chevaux sont organisés en deux escadrons du 1st Battalion, Canadian Mounted Rifles. Le noyau de chacun des escadrons est fourni par des officiers et hommes expérimentés du Royal Canadian Dragoons, seule unité de cavalerie de la Milice permanente du Canada. Pour cette raison, le 1st Canadian Mounted Rifles, à sa propre demande, devient leRoyal Canadian Dragoons, en août 1900. Les volontaires qui forment le reste du bataillon viennent de villes du Manitoba et des provinces de l'est où, souvent, ils servaient dans des régiments de cavalerie de la Milice non permanente.
Le bataillon débarque au Cap le 26 mars 1900, et va rapidement rejoindre au front la 1st Mounted Infantry Brigade. Le Dragoons participe à plusieurs engagements durant l'avance sur Pretoria et, plus tard, sert dans des opérations sur le haut veld, à l'est de cette ville. Lors de l'une d'entre elles, le 7 novembre 1900, à Leliefontein, un de ses détachements accompagné de deux canons de 12 livres de la batterie ''D'' du Royal Canadian Field Artillery, repousse plusieurs charges menées par un nombre supérieur de cavaliers boers. Trois membres du Dragoons se méritent la Croix de Victoria au cours de cette action.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer les succès du Royal Canadian Dragoons. Premièrement, son départ pour l'Afrique du Sud est retardé d'un mois par la maladie de l'équipage du navire qui doit le transporter. Cela permet à l'unité de s'entraîner proprement avant d'être jeté dans les combats. Deuxièmement, le Dragoons, avait, en plus d'excellents soldats, un commandant fougueux (le lieutenant-colonel François-Louis Lessard) et plus que sa part d'officiers compétents et braves prêts à se porter à la tête de leurs hommes : le fait que, parmi ses dix lieutenants, deux aient été tués et quatre, blessés, est un reflet de ce facteur. De plus, le Dragoons, au contraire de la plupart des autres unités, utilise sa section de mitrailleuses de façon très agressive. Le Royal Canadian Dragoons a probablement été l'unité canadienne la plus efficace à servir en Afrique du Sud et parmi les meilleures d'entre toutes les forces belligérantes.