Personnages
Le lieutenant-colonel Sam Hughes (1853-1921)
Membre du Parlement et officier de milice
Sam Hughes est à fois un député conservateur influent au Parlement fédéral et un officier supérieur dans la Milice non permanente. Cet homme au patriotisme intense et à la volonté de fer, n'aime guère les militaires professionnels. Il devient indésirable dans le premier contingent après avoir tenté de lever, sans autorisation, une brigade qu'il veut commander en Afrique du Sud et avoir entretenu un échange acrimonieux sur la place publique avec l'officier général commandant la Milice. Le ministère de la Milice et de la Défense lui permet toutefois d'accompagner ce contingent de façon officieuse.
En Afrique du Sud, Hughes se fait accepter dans la colonne du brigadier général Herbert Settle durant l'expédition du Karroo. Il se distingue dans la prise d'Upington. En mai et juin 1900, il sert auprès de la force de Sir Charles Warren, dans le Griqualand. Encore ici, Hughes fait montre d'une témérité dont il exagère peut-être la véritable valeur. Plus tard, sans pouvoir prouver ses dires, il avancera que les autorités britanniques lui avaient promis au moins deux Croix de Victoria, la plus élevée des décorations britanniques à être décernées pour valeur au combat.
À l'été 1900, le haut-commandement britannique donne son congé à Hughes et le renvoie au Canada. Entre-temps, des lettres avaient été publiées, dans lesquelles il accusait d'incompétence les militaires britanniques. De plus, en contravention d'ordres clairs, Hughes, lors d'une opération d'importance, a accordé des termes favorables à une force ennemie qui s'est rendue à lui. Hughes a démontré qu'il était un officier compétent, parfois exceptionnel au combat, mais ses fanfaronnades et son impatience témoignaient fortement contre lui.
Lorsque les Conservateurs forment le gouvernement fédéral, en 1911, Hughes devient ministre de la Milice et de la Défense. Malgré une planification hasardeuse, son énergie et sa dévotion à la tâche compteront pour beaucoup dans la mobilisation rapide des troupes canadiennes qui partiront servir outre-mer durant la Première Guerre mondiale. Comme toujours cependant, son caractère corrosif lui aliène plusieurs personnes en plus de créer un chaos administratif. En 1916, le Premier Ministre le chasse de son cabinet.