Rassemblement contre la conscription devant le Château Frontenac,
Québec (Québec). |
La politique et le gouvernement : La conscription
La conscription, ou service militaire obligatoire, divisa la nation au
cours de la Deuxième Guerre mondiale et menaça la survie de
chefs politiques. En 1939, le premier ministre Mackenzie King, conscient
de l'opposition du Québec francophone à la conscription au
cours de la Première Guerre mondiale, promit qu'il n'y aurait pas
de conscription pour le service outre-mer. Toutefois, au milieu des
années 1940, des pressions énormes s'exercèrent dans
le Canada anglais en faveur d'une mobilisation totale de la main-d'œuvre.
King introduisit la Loi sur la mobilisation des ressources nationales (LMRN), qui
prévoyait l'enregistrement à l'échelle
nationale des hommes admissibles et autorisait la conscription pour la
défense du pays. À partir d'avril 1941, les jeunes
hommes appelés devaient servir jusqu'à la fin de la guerre pour la
défense du front intérieur. Mais ce n'était pas assez pour certains citoyens du Canada
anglais, d'où venait la plupart des volontaires des forces
armées. Ils utilisaient un nom peu flatteur pour désigner
les conscrits de la , les
« zombies », les morts-vivants, seulement
à demi-humains, qui sévissaient dans les films d'horreur.
On exerça de plus en plus de pressions sur les « zombies » pour
qu'ils se portent volontaires pour le service outre-mer. Avec l'entrée en guerre du Japon en décembre 1941, on réclama de
nouveau une conscription pour le service outre-mer. Lors d'un plébiscite tenu
en avril 1942, King demanda aux Canadiens de le libérer de sa
promesse de 1939. Le « Oui » l'emporta avec 64 % des voix,
mais les Québécois votèrent « Non » à 73 %, et
beaucoup d'autres Canadiens d'origine non-britannique s'y opposèrent
également. La fut
modifiée pour permettre la
conscription pour le service outre-mer, mais King n'eut pas à aller
plus loin, car il y avait encore assez de volontaires à ce moment. Les combats en Normandie après le causèrent de
lourdes pertes chez les fantassins. J. L. Ralston, alors ministre de la
Défense nationale, était convaincu qu'il était
essentiel d'envoyer des conscrits en renfort outre-mer. Comme ses
collègues du Cabinet n'étaient pas d'accord, King le
força à démissionner et le remplaça par le
général A.G.L. McNaughton dans un effort
désespéré pour éviter la conscription.
À l'instar de son prédécesseur, McNaughton,
malgré son grand prestige, ne fut pas plus
en mesure de trouver assez d'hommes de la prêts à se porter
volontaires. Le 22 novembre 1944, King fut forcé de changer son
fusil d'épaule et d'ordonner la conscription pour le service
outre-mer. Environ 13 000 hommes de la quittèrent finalement le Canada,
mais seulement 2 463 se joignirent à des unités sur le
terrain avant la fin du conflit. Soixante-neuf moururent au combat. Articles de journaux d'intérêt
Articles en français
-
Le gouvernement impose le service obligatoire au pays
Le Devoir, 19/06/1940
-
La loi King votée aux Communes et au Sénat
Le Devoir, 21/06/1940
-
Les règlements du service obligatoire au Canada
Le Devoir, 28/08/1940
-
À Ottawa. Pour la conscription outre-mer?
Le Devoir, 17/03/1941
-
Politique de guerre. Mauvaise foi de nos conscriptionnistes
Le Devoir, 24/04/1941
-
À Ottawa. Ce que veulent d'abord les conscriptionnistes
Le Devoir, 08/01/1942
-
À Ottawa. Le volontariat continue de donner plus de recrues qu'il en faut
Le Devoir, 04/02/1942
-
Conversation avec le général McNaughton. A-t-on besoin de plus d'hommes outre-mer...
Le Devoir, 05/02/1942
-
M. Godbout et le plébiscite
Le Devoir, 13/02/1942
-
Le plébiscite. "La ligne pour la Défense du Canada ne combat ni M. King, ni le gouvernement, ni le parti libéral"
Le Devoir, 20/03/1942
-
Le plébiscite. Le vote des soldats en Angleterre
Le Devoir, 16/04/1942
-
Le premier devoir de loyalisme d'un Canadien... est envers le Canada
Le Devoir, 20/04/1942
-
"Le Québec refuse, à une foirte majorité, de dégager M. King. Dans le reste du Canada, les conscriptionnistes l'emportent"
Le Devoir, 28/04/1942
-
"Environ 560,000 votes négatifs, hors du Québec"
Le Devoir, 29/04/1942
-
Le plébiscite. Déclaration de la ligue pour la Défense du Canada
Le Devoir, 29/04/1942
-
"À Ottawa. Outre-mer, nos soldats ont donné 72% de voix affirmatives, au plébiscite "
Le Devoir, 06/05/1942
-
"Ce sera la conscription dès qu'elle sera "nécessaire". M. King déclare que si elle ne l'est pas, il n'y en aura pas"
Le Devoir, 08/07/1942
-
Le premier départ des conscrits se fera en décembre
Le Devoir, 25/11/1944
-
"Lettre d'Ottawa. 11,836 conscrit servent outre-mer"
Le Devoir, 06/04/1945
-
Appels suspendus pour le service militaire
Le Devoir, 08/05/1945
Articles en anglais
- The Conscription Issue
The Globe and Mail, 19/09/1939
- Canada Hesitates Over Wider Draft
The New York Times, 11/01/1942
- A Plebiscite!
The Globe and Mail, 23/01/1942
- Justifies His Stand
The Hamilton Spectator, 27/01/1942
- Canada Holding War Plebiscite
The New York Times, 25/04/1942
- Canada Keeps the Faith
The Hamilton Spectator, 28/04/1942
- Girls Refuse to Work Under 'Zombie' CSM
The Globe And Mail, 22/08/1944
- The Conscription Question Must Be Settled Now
The Toronto Telegram, 02/11/1944
- Armed Violence Threat Holds Unit in Camp
The Globe And Mail, 29/11/1944
- Reveal 12,000 N.R.M.A. Troops Went Overseas
The Hamilton Spectator, 09/07/1945
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