Àla fin des années 60, la
structure essentielle du système de revenu de retraite actuel du
Canada était en place. À sa base se trouvait la pension
universelle à taux fixe de la Sécurité de la
vieillesse. Le Supplément de revenu garanti, conçu à
l'origine comme un programme « temporaire » disponible
uniquement aux personnes nées avant 1910 (personnes qui n'avaient
aucune chance d'accumuler une pension intégrale du Régime de
pensions du Canada avant leur retraite), complétait la pension de
la Sécurité de la vieillesse. Le Supplément devait
être une mesure transitoire jusqu'à ce que le Régime
de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec
arrivent à maturité, en 1976. Au contraire, il devint une
composante permanente, intégrale et nécessaire du
système de la Sécurité de la vieillesse en 1971.
À l'origine, le Supplément de revenu garanti avait
été conçu pour les Canadiens dont la vie active et la
possibilité d'épargner avaient été
affectée par la guerre et la Grande Crise et qui auraient un revenu
faible ou nul en plus de la Sécurité de la vieillesse
à leur retraite. Près de 1,3 million de personnes recevaient
la pension de la Sécurité de la vieillesse en 1968,
pratiquement la moitié d'entre elles recevait également le
Supplément de revenu garanti.
F.H. Leacy, ed. Statistiques historiques du Canada,
2e édition (Ottawa, 1983), Séries C92-104
Le Régime de pensions du Canada, un régime d'assurance
sociale contributif fondé sur le revenu, constituait le
deuxième palier de la structure de revenu de retraite du
gouvernement. Il avait été conçu pour assurer une
mesure de protection aux cotisants et à leur famille contre la
perte de revenu causée par la retraite, l'invalidité et le
décès. À compter de 1965, l'âge
d'admissibilité à la pension de la Sécurité de
la vieillesse et aux prestations de retraite du Régime de pensions
du Canada fut abaissé d'un an à la fois pour descendre
à 65 ans en 1970.
Au cours des années 70 et 80, les régimes de pensions
gouvernementales du Canada firent l'objet d'une expansion et de
réformes considérables, alors que le système de
revenu de retraite du gouvernement fédéral devenait de plus
en plus un outil permettant de promouvoir une plus grande
égalité de revenu parmi les Canadiens âgés. Les
initiatives de réforme des pensions de grande envergure
débouchèrent sur des ressources, comme la Conférence
nationale sur les pensions, le rapport intitulé Perspectives
2030 : l'avenir des régimes de retraite du Conseil
économique du Canada, le rapport intitulé Retraite sans
douleur du Sénat, le Rapport Haley sur les pensions
de l'Ontario, l'étude fédérale intitulée
Le système de revenu de retraite au Canada : Problèmes
et possibilités de réforme (aussi appelée le
Rapport Lazar), le Livre vert fédéral de 1982
intitulé De meilleures pensions pour les Canadiens, et le
rapport de la Commission Frith, qui menèrent à de grandes
réformes du Régime de pensions du Canada en 1987 et à
l'introduction de l'Allocation au conjoint pour veufs et veuves.
Un bon nombre des initiatives fut entrepris avec la collaboration des
provinces, des entreprises, des groupements de femmes, des syndicats et du
public en général. L'objectif était de combattre les
effets de l'inflation et d'aider les groupes les plus vulnérables
à la pauvreté. Au cours des deux décennies suivantes,
de nombreuses réformes à la Sécurité de la
vieillesse et du Régime de pensions du Canada eurent force de
loi.
1971
Des initiatives visant à lutter contre la pauvreté et
l'inflation furent introduites dans le Programme de la
sécurité de la vieillesse. En 1971, le Supplément de
revenu garanti, qui augmentait la pension de la base de la
Sécurité de la vieillesse, passait d'un programme temporaire
à un programme permanent, et les prestations combinées de la
Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu
garanti étaient indexées pour tenir compte de l'augmentation
du coût de la vie.
1972
L'année suivante, le plafond de 2 p. 100 imposé aux
augmentations des prestations de la Sécurité de la
vieillesse fut remplacé par l'indexation des prestations aux
augmentations de l'Indice des prix à la consommation. À
compter de 1973, les augmentations étaient accordées chaque
trimestre.
1974
Les travailleurs versaient des cotisations au Régime de pensions du
Canada sur les gains compris entre un montant d'exemption de base,
appelé l'exemption de base de l'année, et un maximum ou
plafond, appelé le maximum des gains annuels ouvrant droit à
pension. Le montant de ces gains, ainsi que le nombre d'années de
travail, déterminent le montant des prestations qu'un travailleur
recevra en fin de compte.
En 1974, les salaires augmentant plus rapidement que prévu et
l'inflation érodant la valeur des pensions, une loi fut
adoptée pour relever le montant du maximum des gains admissibles
ouvrant droit à pension (MGAP). Il y eut une augmentation
spéciale de 1 000 $ du MGAP de 1973 à 1974 et ensuite, une
entente en vue d'augmenter le plafond de 12,5 p. 100 par an jusqu'à
ce qu'il rattrape le salaire moyen mesuré par l'indice de la
rémunération de Statistique Canada. Le rattrapage se fit en
1986.
La loi promulguant ce changement et réduisant également
l'exemption de base de l'année de 12 à 10 p. 100 du maximum
des gains annuels ouvrant droit à pension entra en vigueur deux ans
plus tard, le 1er janvier 1976. Le montant de l'exemption de
base de l'année, c'est-à-dire le montant de gains auquel une
personne commence à cotiser au Régime, fut ajusté
pour qu'il puisse être maintenu à un niveau plus bas
qu'auparavant. Cela signifiait qu'un plus grand nombre de personnes
pouvaient participer au Régime. L'exemption de base de
l'année était fixée à 700 $.
En 1974 également, le montant des prestations était
lié aux augmentations de l'indice des prix à la
consommation, plutôt qu'à l'indice des pensions de vieillesse
assorti de son plafond de 2 p. 100. Certains alléguèrent que
l'indexation des prestations du Régime de pensions du Canada (RPC)
sur une autre fréquence qu'annuelle n'était pas compatible
à bien des égards avec la conception et le fonctionnement du
Régime. Par exemple, la période cotisable était
mesurée en années, les gains ouvrant droit à pension
étaient inscrits pour l'année dans le Registre des gains et,
lorsqu'une prestation était calculée, les gains annuels au
cours de chacune de ces années étaient ajustés
à la hausse conformément aux salaires moyens de
l'année pour laquelle la prestation aurait été
versée, ainsi que ceux des deux dernières années.
S'il est vrai que ces points étaient sujets à débat,
il était évident que l'indexation trimestrielle des
crédits du RPC aurait nécessité une reformulation
majeure du calcul des prestations afin d'éviter des anomalies.
1975
En 1975, les couples âgés qui vivotaient avec une seule
pension reçurent de l'aide lorsqu'une Allocation au conjoint
fondée sur le revenu et indexée trimestriellement fut
ajoutée pour les conjoints âgés de 60 à 64 ans
de prestataires du Supplément du revenu garanti.
Dans le Régime de pensions du Canada, des mesures furent prises
pour mettre fin à la discrimination fondée sur le sexe dans
le domaine des prestations de survivant et d'enfant qui, incidemment,
avantageaient autant les hommes que les femmes. Par exemple, à
compter de 1975, les survivants n'étaient plus tenus de prouver
qu'ils étaient handicapés ou dépendaient
économiquement de leur conjoint cotisant pour être
admissibles aux prestations de survivant.
Des réformes du Régime de pensions du Canada qui
aidèrent à offrir une plus grande protection de revenu aux
femmes et aux familles furent également mises en uvre :
- Des prestations étaient offertes aux conjoints survivants
lorsque le mariage avait lieu après la retraite ou
l'invalidité du cotisant, et aux enfants nés ou
adoptés après l'invalidité.
- La définition d'« enfant à charge » fut
changée afin d'englober les enfants handicapés de 18
à 25 ans qui ne fréquentaient pas l'école ou
l'université à plein temps.
En outre, en 1975, la condition d'examen du revenu en vue du versement
d'une pension de retraite fut éliminée.
1976
Lorsque les premières pensions de retraite intégrales
devinrent disponibles en 1976, une clause générale
d'« exclusion » entra en vigueur. Elle éliminait
jusqu'à 15 p. 100 du nombre total de mois de cotisation d'un
travailleur. Ainsi, les périodes de faibles gains étaient
enlevées de la période cotisable et ne pénalisaient
pas ceux qui avaient cessé de travailler de temps à
autre.
1977
À compter de 1977, la Sécurité de la vieillesse et le
Régime de pensions du Canada furent inclus dans les accords
internationaux de sécurité sociale. Ceux-ci coordonnent le
fonctionnement du Programme de la sécurité de la vieillesse
et du Régime de pensions du Canada avec les programmes comparables
d'autres pays qui offrent des pensions de retraite, de vieillesse,
d'invalidité et de survivants. Ces accords ont les quatre objectifs
suivants :
- permettre aux personnes qui ont vécu ou travaillé dans
un autre pays d'être admissibles aux prestations de
sécurité sociale de ce pays ou du Canada;
- réduire ou éliminer les restrictions fondées sur
la citoyenneté, qui peuvent empêcher les Canadiens de
recevoir des pensions d'autres pays;
- réduire ou éliminer les restrictions au versement des
pensions à l'étranger; et
- permettre la continuité de la protection de la
sécurité sociale lorsqu'une personne travaille
temporairement dans un autre pays, et éviter des situations
où une personne doit cotiser aux régimes de
sécurité sociale de deux pays.
En 1977 également, les prestations partielles de la
Sécurité de la vieillesse devinrent disponibles selon une
formule qui octroyait 1/40e du montant de la pension
intégrale de la Sécurité de la vieillesse pour chaque
année de résidence au Canada au cours de l'âge adulte.
Une pension intégrale était versée aux personnes
ayant 40 ans de résidence. Les personnes qui, à
l'époque, avaient 25 ans et avaient vécu au Canada en tant
qu'adulte, toutefois, pouvaient continuer d'être admissibles
à une pension intégrale en vertu des anciennes conditions de
résidence.
1978
Le partage des crédits du Régime de pensions du Canada au
divorce ou à la séparation fut introduit en 1978. La
disposition visait principalement à protéger les femmes qui
ne participaient pas ou qui avaient participé de manière
limitée au marché du travail parce qu'elles s'occupaient de
leur foyer. Dans le cas des mariages légalement dissous
après le 1er janvier 1978, les crédits du
Régime de pensions du Canada accumulés par les deux
conjoints au cours du mariage pouvaient être partagés
également entre eux. L'un ou l'autre des conjoints pouvait
présenter une demande en ce sens.
Le partage des crédits gagnés pendant le mariage est
devenu obligatoire pour les couples qui divorcent, en 1987, sauf si une
loi provinciale ou une entente entre les deux parties ne stipule
autrement. Le partage des crédits s'appliqua également aux
époux légalement séparés ou aux conjoints de
fait à compter de cette année-là, si une demande
était présentée en ce sens.
1979
Depuis 1975, les personnes approchant l'âge de la retraite qui
recevaient l'Allocation au conjoint cessaient de recevoir leurs
prestations au décès de leur conjoint. En 1979, ces
paiements « prolongés » se poursuivaient pendant six
mois après le décès du pensionné ou
jusqu'à 65 ans, si le décès survenait plus
tôt.
1980
Au cours des années 80, le profil des questions concernant les
personnes handicapées dans leur ensemble se transformait.
L'Année internationale des personnes handicapées, en 1981,
fut un catalyseur de mesures sur les questions concernant les personnes
handicapées. Les mesures fédérales au cours de cette
période visaient à augmenter la participation
économique et sociale des Canadiens handicapés dans leur
collectivité.
Au cours de cette décennie, plusieurs modifications furent
apportées au Programme de prestations d'invalidité du
Régime de pensions du Canada, lesquelles furent
générées en partie, par la création du
Comité spécial de la Chambre des communes concernant les
invalides et les handicapés, comité formé en 1980
pour déterminer les obstacles principaux auxquels les personnes
handicapées se heurtent au Canada. Dans son rapport, le
Comité détermina 20 grands secteurs de préoccupation,
allant des droits humains et civils au développement de bases de
données, et formula 130 recommandations d'amélioration.
À titre de première étape vers une réforme
complète, le Comité proposa plusieurs améliorations
à la prestation d'invalidité du RPC. Il recommanda
d'augmenter le montant de la prestation et de couvrir davantage de
personnes. L'insuffisance de la prestation fut confirmée par un
sondage auprès des bénéficiaires de prestations
d'invalidité du Régime de pensions du Canada en 1980. Ce
sondage conclut que la situation financière de ce groupe
était déplorable, non seulement en terme de revenu moyen des
Canadiens, mais également sur le plan des niveaux de
pauvreté au Canada.
1983
Le 1er janvier 1983, une clause d'exclusion pour élever
des enfants entra en vigueur. Elle permettait aux parents
d'éliminer de leur période cotisable le temps pendant lequel
ils cessèrent de travailler entièrement ou partiellement
pour s'occuper d'enfants de moins de sept ans. La clause assurait que ces
parents n'étaient pas pénalisés en raison de ces
périodes de faible rémunération lors du calcul de
leurs prestations du RPC. Cette clause entra en vigueur à sa
ratification par les provinces, en 1983, mais elle fut mise en application
rétroactivement à 1978.
1984
En 1984, le taux de prestations des célibataires qui recevaient le
Supplément de revenu garanti et l'Allocation prolongée au
conjoint fut augmenté et, la prestation de Supplément de
revenu garanti versée aux pensionnés à faible revenu
qui recevaient une pension partielle de la Sécurité de la
vieillesse subit également une augmentation afin qu'ils
reçoivent l'équivalent d'une pension intégrale. La
condition de résidence pour recevoir des prestations
intégrales d'Allocation au conjoint fut ramenée à 10
ans, et les personnes âgées à faible revenu
séparées pouvaient recevoir plus rapidement le taux de
célibataire du Supplément de revenu garanti, qui
était supérieur à celui des personnes
mariées.
1985
Une Allocation au conjoint pour veufs et veuves fut introduite en 1985
pour que tous les veufs et veuves de 60 à 64 ans qui remplissaient
les conditions de revenu et de résidence puissent recevoir de
l'aide. Cette prestation était identique à la prestation de
l'Allocation au conjoint, mis à part l'état civil et le
revenu utilisé aux fins du calcul (la première est
versée aux personnes mariées en se fondant sur leur revenu
combiné, alors que l'Allocation au conjoint pour veufs et veuves
est versée aux veufs et veuves en se fondant sur leur revenu
personnel). Le taux et les règles étaient les mêmes
que pour l'Allocation prolongée au conjoint, qui avait
été créée en 1979 et augmentée en
1984.
1987
Les dispositions du Régime de pensions du Canada se sont
considérablement élargies en 1987 avec l'adoption du projet
de loi C-116. Les amendements furent le résultat d'un long
processus de négociation entre les gouvernements
fédéral et provinciaux.
Les améliorations comprenaient une pension de retraite flexible,
qui versait aux cotisants admissibles des prestations de retraite
dès l'âge de 60 ans. La prestation de pension était
réduite de 0,5 p. 100 pour chaque mois pendant lequel elle
était prise avant l'âge de 65 ans, et augmentée
d'autant pour chaque mois après l'âge de 65 ans,
jusqu'à 70 ans. Ainsi, l'augmentation ou la diminution maximum
était de 30 p. 100.
Ces modifications comprenaient également de nouvelles
dispositions de financement du Régime de pensions du Canada, soit
une augmentation annuelle progressive du taux de cotisation de l'employeur
et de l'employé de 3,6 p. 100 des gains cotisables, qui
étaient en place depuis 1966. Il était prévu que le
ministre des Finances examine les dispositions financières et
établisse de nouveau la table des taux au moins tous les cinq ans
pour couvrir encore une fois les 25 prochaines années. Les
augmentations au cours des cinq premières années devaient
être de 0,2 p. 100 par an, des augmentations plus faibles
étant prévues par la suite d'après la table des taux
de 25 ans. En outre, le Fonds du Régime de pensions du Canada
devait contenir l'équivalent de deux ans de prestations. Cela
signifiait que le Fonds, qui à l'époque équivalait
à environ six ans de prestations, viserait à la longue
à disposer d'un montant égal à deux fois le montant
annuel des prestations versées.
D'autres modifications importantes furent apportées aux
prestations d'invalidité. La partie à taux fixe de la
prestation fut considérablement augmentée pour correspondre
au taux plus élevé qui était en vigueur dans le
Régime de rentes du Québec depuis le début des
années 70. En outre, les conditions minimales de cotisation furent
assouplies, fournissant ainsi une protection du revenu plus précoce
en cas d'invalidité.
Parmi les autres modifications majeures, mentionnons :
- la poursuite du versement des prestations de survivant au
remariage;
- la simplification du calcul des prestations combinées (une
personne pouvait recevoir à la fois une prestation de survivant et
une prestation d'invalidité ou de retraite, sous réserve
d'un montant maximal);
- l'amélioration des prestations pour enfants permettant à
un enfant de recevoir jusqu'à deux prestations au cas où ses
deux parents cotisants seraient décédés ou
handicapés (les prestations d'enfant étaient payables
même si l'enfant se mariait); et
- le partage des pensions de retraite du Régime de pensions du
Canada, appelé le « partage des pensions » ou la
« cession des pensions », entre les couples mariés qui
présentaient une demande de prestations de retraite. Cette
disposition aidait les femmes qui avaient des antécédents
professionnels relativement courts et avaient moins cotisé au
Régime de pensions du Canada. Un des deux conjoints devait
présenter une demande de cession des pensions, qui résultait
en une économie d'impôt pour de nombreux couples. La cession
des pensions prenait fin à la séparation ou au
décès de l'un des deux conjoints.
1989
La mesure d'austérité la plus visible apparut en 1989
lorsqu'une « récupération fiscale » de la
pension de base de la Sécurité de la vieillesse fut
introduite. Dorénavant, les prestations des
bénéficiaires de la Sécurité de la vieillesse
seraient imposées au taux de 15 cents pour chaque dollar, si leur
revenu dépassait un plafond établi. En 1990, ce plafond
était un revenu net de 50 800 $. Environ 5 p. 100 des
bénéficiaires furent touchés à l'origine, bien
que l'on s'attende à ce que l'incidence augmente avec le temps.
Les prestations de la Sécurité de la vieillesse
étaient de 79 $ par mois en 1970 et étaient versées
à environ 1,6 million de pensionnés, pour un coût
total de 1,6 milliard de dollars. Les prestations moyennes de
Supplément de revenu garanti versées cette même
année s'élevaient à 29 $ par mois, et
représentaient des dépenses fédérales
annuelles de plus de 274 millions de dollars. La prestation de retraite
maximale du Régime de pensions du Canada était de 53 $; en
1976, lorsque les pensions de retraite intégrales devinrent
disponibles, ce chiffre était de 154 $. Le salaire annuel moyen en
1970 était de 6 592 $.
Inversement, en 1989, la prestation mensuelle de la
Sécurité de la vieillesse était de 337 $, la
prestation mensuelle moyenne de Supplément de revenu garanti
s'élevait à 240 $, et la prestation de retraite mensuelle
maximale du Régime de pensions du Canada était de 556 $. La
prestation moyenne d'Allocation au conjoint (y compris l'Allocation au
conjoint pour veufs et veuves) était de 302 $ par mois, et
était versée à environ 128 000 personnes, dont une
grande majorité de femmes.
Au début de cette période, les Canadiens étaient
optimistes et pensaient que le pays pourrait financer l'expansion de son
système de revenu de retraite. À mesure que la fin de la
période approchait, toutefois, le vieillissement de la population,
la chute des recettes gouvernementales et l'augmentation de la dette
nationale débouchèrent sur la recherche de moyens de
réduire les coûts et de protéger la viabilité
à long terme du système.